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L’aspartame est-il sans danger ?

Il existe beaucoup d’informations alarmistes qui évoquent les soi-disant dangers de l’aspartame. Mais en réalité, l’aspartame est l’un des ingrédients les plus étudiés de la chaîne alimentaire, et sa sécurité est bien établie par les autorités compétentes, notamment l’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) pour l’Europe.

Les « dangers » de l’aspartame

L’internet regorge d’informations sur la santé. Ce n’est pas étonnant, puisque la santé fait partie des sujets les plus recherchés par les internautes. Mais dans ce domaine, les informations pseudoscientifiques et autres fake news sont présentes en masse, sur le web comme sur les réseaux sociaux. Les édulcorants basses calories, dont l’aspartame, n’y échappent pas. Des maux de tête aux saignements de nez, du diabète aux tumeurs cérébrales, les soi-disant dangers de l’aspartame se comptent par dizaines. Pourtant, mis à part en cas d’une maladie rare bien précise (la phénylcétonurie), l’aspartame est unanimement reconnu comme sûr, pour autant bien entendu qu’il soit consommé dans le cadre de la DJA

Ma consommation d’aspartame est-elle sûre ? Je vérifie avec l’édulcotest

L’aspartame peut-il déclencher un cancer ?

C’est ce que l’on peut lire dans une certaine presse de façon régulière, et plus particulièrement fin juin 2023. C’est une extrapolation pseudoscientifique du fait que l’International Agency for Research on Cancer (IARC) classe désormais l’aspartame dans le groupe de substances « cancérogène possible pour l’homme », aux côtés des légumes en saumure ou encore de l’aloe vera. Une substance peut présenter un danger (cancérogène), mais ce qui importe, c’est le risque réel encouru, qui dépend de l’exposition à ce danger. Ainsi, le danger pour un piéton de se faire renverser par une voiture est mortel, mais le risque encouru va dépendre de nombreux facteurs, comme la fréquence de circulation des voitures, le fait de traverser la route sur un passe piéton ou pas…  

Pour l’aspartame c’est la même chose : une substance peut être considérée comme possiblement cancérogène à forte dose, et ne pas faire courir de risque dans des conditions d’utilisations bien précises, ce qui est le cas de l’aspartame. D’ailleurs, peu après les fuites sur la nouvelle classification de l’IARC, l’Organisation Mondiale de la Santé, par le biais de son comité mixte d’experts de l’OMS et de la FAO sur les additifs alimentaire (le JECFA), a réaffirmé la sécurité de l’aspartame. 

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Pour qui l’aspartame est-il dangereux ?

L’aspartame est dangereux uniquement pour les personnes souffrant d’une maladie métabolique rare, la phénylcétonurie. Dans cette maladie, un acide aminé issu de l’aspartame, la phénylalanine, qui se retrouve également couramment dans l’alimentation, n’est pas bien régulée, et son accumulation dans le sang devient toxique pour le cerveau et le système nerveux. La consommation de phénylalanine – qui se retrouve dans les protéines de notre alimentation (viande, poisson, œufs, produits laitiers, légumes secs…) doit donc être limitée, et l’aspartame est dans ce cas précis à éviter.

Aspartame : quels sont les dangers du méthanol ?

Dans l’organisme, l’aspartame est transformé en 3 composés : l’acide aspartique, la phénylalanine et le méthanol. Tous les 3 sont naturellement présents dans une alimentation courante sans aspartame. Le méthanol est parfois accusé de causer la cécité, car à partir d’une certaine quantité, il est toxique pour le nerf optique (entre autres). Mais comme dit l’adage qui se vérifie en science : c’est la dose qui fait le poison ! Même l’eau, en excès, peut devenir dangereuse. Du méthanol est produit en très petites quantités dans l’organisme à partir d’aliments tels que les fruits et légumes, qui ne sont pas pour autant mauvais pour la santé ! À titre de comparaison, 1 verre d’une boisson light édulcorée à l’aspartame donnera 6 fois moins de méthanol qu’un verre de jus de tomate.

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Sur quoi repose la sécurité de l’aspartame ?

 Sa sécurité repose sur des centaines réalisées depuis plus de 40 ans. Des instances internationales comme le Comité international mixte FAO/OMS d’experts sur les additifs alimentaires (JECFA) ont évalué l’aspartame et le considèrent comme sûr. En Europe, c’est l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), qui examine les additifs alimentaires, dont les édulcorants basses calories font partie. Le principe est simple : ne sont autorisés dans l’Union Européenne que les additifs qui sont considérés comme sûrs, et qui portent un nom de code européenne à 3 ou 4 chiffres, précédé de la lettre « E ».

Quelle est la quantité d’aspartame sans danger ?

La quantité d’un additif qui peut être consommée pendant toute sa vie en toute sécurité est donnée par la Dose Journalière Admissible ou DJA. Pour l’aspartame, celle-ci est depuis longtemps de 40 mg par kilo de poids corporel et par jour. Bien que l’aspartame ait été examiné et autorisé depuis des décennies, l’EFSA a procédé en 2013 à une réévaluation complète, pour voir s’il y avait lieu de modifier cette DJA à la lumière des données plus récentes. Il n’en a rien été : dans son avis final, l’EFSA réaffirme que l’aspartame est sûr pour la consommation humaine, et confirme que la DJA est inchangée.

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L’aspartame rend-il obèse ?

Certaines informations associent l’aspartame à l’obésité. Lorsque l’on regarde la consommation de boissons light, d’édulcorants basses calories, dont l’aspartame, on voit qu’elle est plus élevée chez les personnes obèses que les personnes de poids sain. Certains en déduisent erronément que c’est la preuve que les boissons light et/ou les édulcorants basses calories favorisent le développement de l’obésité… Alors qu’en réalité, il s’agit d’un lien causal inverse. Les personnes obèses sont plus nombreuses que celles qui ne le sont pas à vouloir limiter leur apport calorique, dont la consommation de sucre fait partie. Et pour ce faire, elles remplacent plus souvent des boissons sucrées par des boissons light sans sucres, et d’autres produits dans lesquels le sucre a été remplacé par des édulcorants basses calories.

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L’aspartame est-il utile en cas d’obésité ?

Les édulcorants basses calories comme l’aspartame permettent de réduire l’apport calorique. De ce fait, ils peuvent jouer un rôle dans la lutte contre l’épidémie d’obésité. Actuellement, plus d’1 adulte européen sur 2 est en excès de poids, ce qui représente un défi de santé majeur. Par ailleurs, le diabète de type 2 connait lui aussi un développement fulgurant. Ici aussi, l’excès de poids et l’obésité jouent un rôle important dans la mesure où ils augmentent le risque de diabète.

Le recours aux édulcorants basses calories tels que l’aspartame, peut s’avérer bénéfique. Tant lorsque l’excès de poids est là, que pour prévenir la prise de poids, et donc certaines de ses complications. Ils n’affectent pas les taux d’insuline et de glucose dans le sang et leur contenu calorique est très faible ou nul.

Toutes les informations sur l’aspartame ou E 951

Référence : EFSA Journal. Scientific Opinion on the re-evaluation of aspartame (E 951) as a food additive, 10 December 2013.

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