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Édulcorants, poids & science :
où en est-on ?

Les édulcorants ont-ils une utilité pour contrôler le poids ? Pourquoi certaines études donnent-elles des résultats défavorables sur les édulcorants ? La Professeure Katherine Appleton (Université de Bournemouth, UK) décrypte et explique l’état actuel de la science sur les édulcorants basses calories.

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Avez-vous déjà lu ou entendu que les édulcorants « donnent » le diabète ? Et cela, alors même que les édulcorants basses calories sont pratiquement dénués d’apport énergétique et n’ont pas d’influence sur la glycémie, contrairement au sucre. L’existence de ce type de message s’explique principalement par le type d’étude scientifique menée, et surtout par l’interprétation qui en est faite.

Ainsi, dans les études d’observation, qui examinent les modes de vie et les habitudes alimentaires… nous observons souvent que la consommation d’édulcorants basses calories est plus élevée chez les personnes atteintes d’un diabète de type 2. Mais rien ne permet d’en conclure que ce sont les édulcorants qui favorisent le diabète. Au contraire, les personnes avec un diabète de type 2 cherchent, plus que les autres, à limiter le sucre, qui est donc plus souvent remplacé par des édulcorants basses calories…

Les études d’intervention sont, quant à elles, menées dans un environnement contrôlé, où seule diffère l’intervention : par exemple un groupe qui consomme normalement du sucre, et un autre groupe qui suit la même alimentation, mais dans laquelle le sucre est remplacé par des édulcorants.

Quelle est la différence entre les études d’observation et celles d’intervention ? La Pr Katherine Appleton (Département de Psychologie, Université de Bournemouth, Royaume-Uni) y répond dans cette vidéo.

VIDÉO : Étude d’observation, études d’intervention, quelles différences ?

Comment se fait-il qu’un rapport de l’OMS déconseille les édulcorants pour contrôler son poids ?

Dans ce rapport, l’OMS indique qu’il n’existe pas de preuves convaincantes en faveur des édulcorants en tant que levier pour lutter contre l’obésité à long terme, ou pour prévenir des maladies non transmissibles. Précisons d’emblée que cette recommandation de l’OMS est dite « conditionnelle » c’est-à-dire que les preuves sur lesquelles repose cette recommandation ne sont pas concluantes.  Par ailleurs, elle ne s’applique pas aux personnes avec un diabète. Mais comment expliquer cette position qui n’est pas favorable aux édulcorants basses calories ? Or qu’il existe de nombreuses études qui montrent que lorsque le sucre est remplacé par les édulcorants basses calories, nous observons bel et bien une perte de poids, légère mais significative. Pourquoi ces contradictions ?

Ici encore, le type d’étude pris en compte a son importance. La Pr Katherine Appleton nous en dit plus sur ce rapport de l’OMS.

VIDÉO : Que penser du rapport de l’OMS sur édulcorants et poids ?

Les édulcorants basses calories ont-ils un intérêt dans le contrôle du poids ?

Le sucre est associé à de l’énergie, chaque gramme apportant 4 kilocalories. Lorsque le sucre est remplacé par des édulcorants basses calories, cela entraîne une réduction de la quantité de calories ingérées (pour autant qu’il n’y ait pas de compensation équivalente aux calories associées au remplacement du sucre). Lorsque c’est le cas, les études dans lesquelles le sucre est remplacé par des produits contenant des édulcorants basses calories rapportent une perte de poids d’environ 1 kg en 12 semaines. Ce n’est pas une grande différence, souligne la Pr Katherine Appleton, mais elle est significative d’un point de vue clinique et suffisante pour influencer favorablement la santé. La spécialiste insiste aussi sur le fait que les produits contenant des édulcorants basses calories doivent s’intégrer dans un mode de vie sain.

VIDÉO : Quel est finalement l’effet des édulcorants sur le poids ?

Des questions sur le diabète ? Un poids sain relève du défi ? Ou tout simplement besoin d’inspiration pour manger moins sucré ?